Samedi 7 décembre 2013
Embarquement sur la pilotine "Lambarde", une vedette puissante, racée et flanquée du sigle des pilotes à qui elle sert de taxi. Tandis que le soleil bascule de l'autre côté de l'horizon, le cap affiché est plein ouest, direction la zone d'attente des "gros" qui attendent leur tour et leur pilote pour entrer dans l'estuaire de la Loire. Après quelques milles sur une mer calme, le premier arrêt de la Lambarde est en vue, c'est un navire dont la longue silhouette se détache des autres. La pilotine vient se mettre le long du haut bordé bâbord, l'échelle de corde est déjà à poste, c'est le moment de grimper. En haut nous attendent de sympathiques marins au long cours.
Le "Bouboulina", sera le premier à entrer en Loire ce soir. Si son nom sonne "amusant" à l'oreille française, le tanker n'en est pas moins un géant des mers qui force au respect. 274 mètres de long et 50 mètres de large, voilà de quoi rendre hommage à l'héroïne grecque de la guerre d'indépendance que fut donc une certaine Laskarina Bouboulina. Les 2 pilotes montent en passerelle. Les échanges de courtoisie d'usage avec le capitaine et les membres d'équipage et l'ordre est donné de faire route vers la terre. Les machines délivrent leur formidable puissance et la longue coque reprend de la vitesse, direction Donges 7. La nuit s'installe, l'entrée dans l'estuaire se fera dans le noir et l'accostage sera éclairé de lumières artificielles. Le capteur de l'appareil photo sera lui poussé dans ses derniers retranchements ISO.
Les lumières de Saint-Nazaire et de son pont se rapprochent. De "petits" (vu d'en haut) navires aux puissants feux de manœuvre se détachent de l'ambiance nocturne. Ce sont les remorqueurs. Ils attendent, impatients de manœuvrer les milliers de tonnes de pétrole et d'acier. Les remorques arrières et avant sont passées, les "chevaux Boluda" entrent en action et le tanker ralenti tout en passant devant les terminaux conteneurs, céréalier et charbonnier. La flotte est déjà à hauteur du Poste 7 du terminal pétrolier de Donges. Toujours sous les ordres des pilotes postés sur l'aileron bâbord, la manœuvre d'accostage va commencer sous les nombreux watts des navires et du port. Deux des quatre remorqueurs se collent contre l'acier du tanker grecque et le forcent à aller lentement se coller contre le quai. Les lamaneurs du port et les pontus du pétrolier entrent en jeu, les premières amarres sont passées et les treuils raidissent l'ensemble.
Le vrombissement de la machine s'arrête, l'atmosphère en passerelle se détend, l'accostage du Bouboulina est terminé. L'amarrage, lui durera encore une bonne heure.
Un grand merci aux Pilotes de la Loire de m'avoir emmener avec eux. Merci également aux marins du Bouboulina pour leur accueil à bord et de m'avoir autorisé à photographier sur leur navire. Bravo à tous les marins et aux agents portuaires pour cette belle manœuvre nocturne. C'était graphique !
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