Mimétique, souvent caché au fond d'une anémone, parfois dissimulé dans l'anfractuosité d'un rocher de l'estran ou encore sous la protection d'un congre, l'Inachus n'est pas de ceux qui vous sautent au masque pour afficher leurs écailles colorées ou leurs pinces musclées. Non, ce n'est pas son style et notre ami garde bien ses petites pattes toutes fines et ses minuscules yeux rouges à l'abri des regards curieux ou affamés.
Comme tous les timides du même genre, il faut bien souvent le chercher pour espérer le surprendre dans sa planque ou tout juste l'apercevoir. Les yeux du plongeur ont en effet plutôt tendance à se braquer sur bien plus gros et surtout plus voyant que lui. Certes, il est moins impressionnant qu'une quadripale presque centenaire posée loin des côtes ou qu'un homard des profondeurs venant vous goûter de ses longues antennes. Pourtant, avec sa carapace en triangle couverte de mousse, ses pinces arrondies et ses deux billes rouges il demeure un petit animal sympathique qu'il serait dommage de snober durant toute une vie de plongeur... même si on est un grand adorateur de la tôle de fond.
Pour l'admirer, nul besoin d’aller jusqu’à réaliser une fouille en règle de toutes les anémones vertes que dame nature mettra sur votre chemin. Les prochaines fois que vous croisez la gueule d'un congre faisant la sieste dans sa tanière, détachez-vous les yeux du bleu et passez à plus petite échelle. Il y a des chances que de minuscules yeux rouges et de longues pattes toutes fines apparaissent alors. Là, juste sous votre nez... c'est l'Inachus !
Ne jouez pas les blasés de la plongée ou les mondains de la promenade aquatique, faites lui un signe de main amical, il vous répondra sûrement d'un (inaudible) claquement de pince ou d'un (invisible) clin d'œil rouge. Sauf à être totalement hermétique aux amitiés sous-marines, c'est une rencontre que vous n'oublierez jamais !
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