16 novembre 1917
Un convoi allié faisant route au sud passe dans la nuit au large de l'estuaire de la Loire. Il est escorté par le Naalso, un chalutier armé de 30 mètres de long à peine. Le phare de l'ile d'Yeu est déjà en vue lorsqu'une forte explosion ébranle le navire, détruisant son local radio et le poste de veille. L'eau s'engouffre rapidement et a vite fait d'envahir le chalutier. L'équipage a tout juste le temps d'embarquer dans le canot de sauvetage. Moins de 5 minutes après l'explosion, le Naalso s'enfonce seul sous les flots. Il s'en va rejoindre sa dernière demeure le beau sable vendéen.
Longtemps confondu avec l'Epave aux lanternes, l'épave du Naalso fut finalement découverte en juillet 2011 par des plongeurs de l'ile d'Yeu passionnés d'épaves. Plongées après plongées, indices après indices, le nom du navire apparu et permis son identification formelle... rendant du même coup l'Epave aux lanterne non identifiée.
Dimanche 21 septembre 2014
C'est avec Jean-Marc Cadou, un des "découvreurs" du Naalso que je descends vers le chalutier armé. Posée droit sur sa quille à presque 65 mètres de fond, l'épave étonne immédiatement par son état de conservation. La coque est en effet presque totalement intacte, seules les structures supérieures sont effondrées. Le reste de la proue dont l'étrave défie le sable et les années est la partie la moins haute de l'épave et on a peine à imaginer que ce navire ai été victime d'une explosion destructrice.
La modeste taille de l'épave est parfaitement adaptée à sa profondeur de telle sorte qu'il est possible d'en faire le tour en une quinzaine de minutes... ce qui laisse tout de même peu de temps pour fouiner plus en détail dans les cales. Celles-ci renferment encore quelques dizaines d'obus de 65mm qui, s'ils étaient destinés à trouer de l'acier allemands servent finalement de caches pour la faune vendéenne. La chaudière et la machine dépassent tout juste du pont principal mais il est possible de passer sous la tôle pour voir les détails de leur mécanique. Il faut simplement se frayer un chemin parmi les congres. Sur le Naalso, les queues bleues sont légion !
L'arrière est rapidement en vue, une superbe poupe tout en rondeurs sur laquelle on est "obligés" de s'attarder... mais pas trop malheureusement car les minutes de palier s'envolent. Le chemin inverse en suivant le bordé bâbord, toujours accompagné par un congre et le mouillage nous attend pour nous guider vers la surface, via quelques minutes de désaturation au milieu des salpes. Nous laissons le vieux chalutier à vapeur Naalso à ses nouveaux occupants dans leur ambiance bleu sombre. Une plongée tout juste magnifique, une de plus cette saison.
Le Naalso sur le site des ANGES
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