Dimanche 15 juillet 2012
Le Pietro Orseolo était un énorme cargo italien de 140 mètres de long transformé en forceur de blocus. Le 18 décembre 1943 alors qu'il est au mouillage en baie de Concarneau il est victime d'une attaque aérienne alliée. Après un combat acharné, les appareils de la RAF s'en vont, laissant le Pietro Orseolo en proie à un violent incendie. Alors qu'il menace de sombrer, les secours s'organisent afin de le remorquer jusqu'à Lorient. Malheureusement, les blessures du Pietro Orseolo sont trop profondes et celui-ci n'arrivera jamais à destination. Alors qu'il passe les Glénan, sa coque se brise et il sombre en quelques minutes emportant avec lui toute sa cargaison. Cette dernière sera en grande partie récupérée lors de ferraillages d'après guerre.
Devenu depuis la plus grande épave du Finistère Sud, le Pietro n'offre pas souvent à ses visiteurs une ambiance des plus lumineuse. Posé à 30 mètres sur un fond de vase, la moindre houle a vite fait de soulever cette dernière et d'assombrir le site. Même dans ces conditions, l'exploration est néanmoins loin d'être dénuée de charme. Habitée par la belle faune bretonne, l'épave est à la mesure de ce qu'était le navire : énorme.
Bien sûr, les superstructures ont souffert des 70 années de tempêtes bretonnes mais de gros morceaux trônent encore, atteignant parfois plusieurs mètres de haut. C'est le cas de la machine, où une soupape de 2 mètres est plantée tout près de ce qui ressemble à un morceau de culasse surplombant la zone. Une colonnade d'IPN montre le chemin vers la zone avant, atteinte après de (très) nombreux coups de palmes. Là, les as de la navigation en eau trouble et les habitués du site auront la chance d'apercevoir les deux épaves de blindés qui ont suivit le Pietro vers sa dernière demeure. Des restes de blindés, voilà une des nombreuses bonnes raisons de s'immerger dans cette ambiance parfois oppressante. Les amoureux des jolis minois pourront, eux, être ravis par la rencontre d'une baudroie à la mignonne barbichette et au sourire amical.
La poupe remonte de plusieurs mètres du fond, heureusement car la houle soulève franchement la vase. Sur le fond, la visibilité chute à 2 mètres à peine. Sur les hauteurs du Pietro, les rayons du soleil parviennent à éclairer la tôle et la particule épargne le plongeur.
Comme si de rien était, les tacauds virevoltent dans la structure joliment colonisée et regardent passer ces étranges visiteurs venus d'un autre monde. Le Sperrbrecher offre une fois de plus deux ambiances différentes.
L'épave visitée en 2 plongées, il faut envisager le retour vers la surface souvent ensoleillée de l'archipel et, pourquoi pas, débarquer sur l'île Saint-Nicolas prendre un verre. Rappelons que si le Pietro Orseolo se découvre rarement en eau claire, il repose au fond d'un des endroits les plus magnifiques : Les Glénan !
Merci à L'ASEB de m'avoir fait une place sur L'Emwell.
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