Regarde la mer . com

Regarde la mer . com

Des photos de plongées, de navires, de ports, de la faune salée... le tout au gré du temps et des saisons.


Pietro Orseolo, sombre ambiance et sacrée gueule sur le speerbrecher

Publié par Pascal Collin sur 21 Juillet 2012, 10:35am

Catégories : #Pietro Orseolo

Dimanche 15 juillet 2012

Le Pietro Orseolo était un énorme cargo italien de 140 mètres de long transformé en forceur de blocus. Le 18 décembre 1943 alors qu'il est au mouillage en baie de Concarneau il est victime d'une attaque aérienne alliée. Après un combat acharné, les appareils de la RAF s'en vont, laissant le Pietro Orseolo en proie à un violent incendie. Alors qu'il menace de sombrer, les secours s'organisent afin de le remorquer jusqu'à Lorient. Malheureusement, les blessures du Pietro Orseolo sont trop profondes et celui-ci n'arrivera jamais à destination. Alors qu'il passe les Glénan, sa coque se brise et il sombre en quelques minutes emportant avec lui toute sa cargaison. Cette dernière sera en grande partie récupérée lors de ferraillages d'après guerre.

Devenu depuis la plus grande épave du Finistère Sud, le Pietro n'offre pas souvent à ses visiteurs une ambiance des plus lumineuse. Posé à 30 mètres sur un fond de vase, la moindre houle a vite fait de soulever cette dernière et d'assombrir le site. Même dans ces conditions, l'exploration est néanmoins loin d'être dénuée de charme. Habitée par la belle faune bretonne, l'épave est à la mesure de ce qu'était le navire : énorme.

Bien sûr, les superstructures ont souffert des 70 années de tempêtes bretonnes mais de gros morceaux trônent encore, atteignant parfois plusieurs mètres de haut. C'est le cas de la machine, où une soupape de 2 mètres est plantée tout près de ce qui ressemble à un morceau de culasse surplombant la zone. Une colonnade d'IPN montre le chemin vers la zone avant, atteinte après de (très) nombreux coups de palmes. Là, les as de la navigation en eau trouble et les habitués du site auront la chance d'apercevoir les deux épaves de blindés qui ont suivit le Pietro vers sa dernière demeure. Des restes de blindés, voilà une des nombreuses bonnes raisons de s'immerger dans cette ambiance parfois oppressante. Les amoureux des jolis minois pourront, eux, être ravis par la rencontre d'une baudroie à la mignonne barbichette et au sourire amical.

La poupe remonte de plusieurs mètres du fond, heureusement car la houle soulève franchement la vase. Sur le fond, la visibilité chute à 2 mètres à peine. Sur les hauteurs du Pietro, les rayons du soleil parviennent  à éclairer la tôle et la particule épargne le plongeur.

Comme si de rien était, les tacauds virevoltent dans la structure joliment colonisée et regardent passer ces étranges visiteurs venus d'un autre monde. Le Sperrbrecher offre une fois de plus deux ambiances différentes.

L'épave visitée en 2 plongées, il faut envisager le retour vers la surface souvent ensoleillée de l'archipel et, pourquoi pas, débarquer sur l'île Saint-Nicolas prendre un verre. Rappelons que si le Pietro Orseolo se découvre rarement en eau claire, il repose au fond d'un des endroits les plus magnifiques : Les Glénan !

Merci à L'ASEB de m'avoir fait une place sur L'Emwell.

Plus d'info sur le Pietro Orseolo sur Plongepave


T1533
T1534
T1549
T1552
T1553
T1566
T1576
T1579
T1585


T1613
T1611
T1633
T1635
T1639
T1641

Plus de photo dans l'album
T1549

 

Commenter cet article

T
Superbes images de ce mastodonte. La baudroie est splendide. J'aime aussi les photos des blindés qui semblent être encore en "excellent" état. Bonne journée.
Répondre
J
Cela doit-être impressionnant d'évoluer autour de ces carcasses.<br /> Amitiés
Répondre
N
Bon Jour Pascal,<br /> Comme toi j'aime les araignées, comme tous les animaux d'ailleurs, et quelque soit leur manière de chasser pour se nourrir, je les respecte, car ils ne seront jamais dans la cruauté des humains, et<br /> bien loin de leur connerie.<br /> Alors ces photos de nuit que j'aime tant ??? ;-)<br /> Bise amicale et bonne journée
Répondre
P
Merci encore pour ce reportage. Impressionnant quand même.
Répondre
D
Je reviens car, impatiente que je suis d'admirer tes photos, j'avoue me "jeter" sur elles avant de lire ton commentaire. Waouw ! Impressionnante cette plongée car chargée d'histoire dont je me<br /> régale à chaque fois. Drôle de rencontre sur la photo 9... Ca me fait froid dans le dos... Merci Pascal pour cette plongée dans un univers qui ne m'est vraiment pas familier.
Répondre