Le 15 novembre 1917, le PLM 3, un minarélier de 75m de long transportant 4000 tonnes de houille fait partie d'un convoi de 38 navires venant de Newport et se dirigeant vers Saint-Nazaire. La nuit tombe et les navires passent sous feux réduits. Dans cette nuit sans lune et n'offrant qu'une visibilité réduite, le capitaine du PLM 3 va commertre des erreurs de navigation qui mèneront le navire à sa perte.
Alors que le vapeur et au niveau de l'ile de Groix, n’apercevant aucun autre bâtiment, le capitaine du PLM 3 met même cap au nord pour passer entre l'ile et le continent. Les règles de la navigation en convoi vont rapidement se rappeler au bon souvenir de l'équipage du minéralier qui a sûrement déjà coupé à une ou deux reprises la colonne de navires. Lorsqu'à la passerelle les marins aperçoivent la proue d'un navire il est trop tard. C'est celle du Psyché, un grand charbonnier de 96m de long.
Le choc est violent et la tôle du PLM 3 cède, ouvrant une brèche importante. L'eau s'engouffre et le vapeur ne tarde pas à prendre de la gite. Les marins abandonnent le navire en perdition en montant dans les baleinières. Ils seront récupérés dans la journée par l'escorteur américain USS Corona. Entre temps, le PLM 3 aura sombré à quelques encablures de la côté sud de l'ile de Groix.
Jeudi 5 mai 2016
Reposant sur un fond de sable et de roche, l'épave du PLM 3 affiche une petite profondeur, moins de 15 mètres. Pour le plongeur habitué à suivre sur une épave la logique de la construction navale avec dans l'ordre : proue, cale avant, chaudières, machine, arbre, hélice, safran et poupe... risque ici d'avoir quelques surprises. La chaudière est plus proche de l'hélice meurtrie que ne l'est la machine. Le safran a depuis longtemps abandonné cette même hélice et repose dorénavant sur l'avant de la machine. Esseulé sur la roche, un immense treuil semblerait presque échappé d'un gros navire moderne. Certains tuyaux de cuivre sont complètement aplatis. On imagine la puissance que la houle hivernale venue du large a exercée sur la carcasse du navire pour déplacer ces éléments et ainsi les ratatiner. Comme si le naufrage du PLM 3 n'avait pas suffit, on a l'impression que son épave a servit de défouloir à Neptune !
Quoi qu'il en soit, cette épave dont les membrures et la rondeur de la poupe dépassent du beau sable blanc groisillon offre une sympathique petite plongée de début de saison, même par une faible visibilité comme celle proposée en ce we de mai 2016.
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