samedi 22 août 2009
"Aujourd'hui on plonge en Espagne ! A Los Goretos." Joël, dit "Jojo", le DP du matin, est d'humeur espagnole. Il va nous en faire quelques unes, des blagues, pendant la sortie. Ca a le mérite d’égayer l'atmosphère et de nous faire oublier le gris du ciel. Météo France avait annoncé une belle matinée mais il faut se rendre à l'évidence : le super calculateur s'est un peu trompé... Tout le monde est à bord, le Wet & Sea se met en route dans la bonne humeur, direction donc le Golfe du Morbihan (celui de Gascogne ça faisait finalement un peu loin) pour une plongée sur le site appelé Les Gorets, un beau tombant à l'abri de l'Ile Longue ("Long Island" en anglais nous précise Jojo). Il y en a pour 10 petites minutes de bateau, juste le temps d'admirer les tourments du courant, provoqués par l'eau qui s'échappe d'ar Mor bihan.
Le semi-rigide jaune et gris maintenant accroché à une bouée, nous écoutons, les oreilles grandes ouvertes, l'histoire "El sombrero". Puis vient le briefing teinté d'humour et surtout bien complet. J'apprends aussi que je vais plonger avec Stanislas, un gars à la coupe de cheveux ressemblant beaucoup à la mienne. Nous terminons de nous équiper, petite vérif de matos, bascule avant (ça change !), un beau canard et l'explo peu démarrer. Stanislas, qui connaît déjà le site, prend la tête. Tombant épaule droite nous descendons tranquillement dans la zone des 20 / 22 mètres. Le début de l'explo ne nous écarquille pas les mirettes. C'est sombre... et oui, le ciel est gris... Quelques étrilles se planquent à la lueur des lampes, un rouget qui s'arrête de fouiner à mon passage, de belles marguerites et surtout, des cailloux et encore des cailloux, pas vraiment de tombant. Nous sommes trop bas ! Ce doit être le pied du tombant, il faut remonter.
Quelques coups de palmes et nous gagnons la couche au dessus, déjà un poil moins sombre, le spectacle peut commencer. Une épineuse aux couleurs éclatantes, des bouquets d'anémones jaunes toujours aussi photogéniques, des congres tous potes avec du dormeur, des crevettes ou des inachus. Il faut croire qu'ici ces derniers préfèrent la protection du congre à celle de l'anémone. Je lève la tête, un dormeur, bien calé dans un trou me dévisage de ses yeux verts. A quelques centimètres, c'est une galathée aux yeux cernés de bleu qui m'observe. Ce ne seront pas les seuls de leurs genres. Blennies, éponges tube de fer, axinelles étoilées, flocons pédonculés, ... il y a de tout ou presque ! Sur la route du retour, nous remontons encore un peu et c'est l'occasion de voir de jolies astérines déambuler sur le goémon frisé. Un dragonnet lyre se croyant invisible ne bouge pas une écaille. Nous croisons quelques mulets juste avant d'arriver à l'ancrage de la bouée où des balistes nous accueillent. C'est la première fois que j'en aperçois, je suis ravi ! Une dernière minute à jouer avec une dame âgée enrobée, très enrobée même, et nous prenons le chemin de la surface via 3 minutes de palier.
Nous remontons à bord juste à temps pour écouter "El baton', el coton' el badigeon'" pendant qu'un peu plus loin les tourbillons d'eau continuent de faire danser les plus petits voiliers. Ce n'était, certes, pas la plus ensoleillées des sorties mais elle valait son pesant d'humour, de bio et de spectacle. La conclusion est la même que la dernière fois : ¡ No vacile, vaya allá !
Post plongée : Une sympathique balade le long du golfe sous un ciel enfin dégagé.
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