Lundi 23 juin 2014
Descente le long de l'épave du Vesper, coincée entre deux tombants colorés de la Pointe de Pern, sur un fond incliné, entre 25 et 40 mètres. Les vestiges du cargo victime du brouillard le 2 novembre 1903 sont particulièrement intégrés à la roche et au sable. En atteste ce qu'il reste de la poupe et de l'hélice à demi ensablées et bloquées face à un bloc de granit. Chaudières, hélice de secours, pièces mécaniques, tôles éparses... Les morceaux d'acier témoignent du naufrage du cargo mais aussi de la rudesse de la vie sous-marine infligée depuis à son épave. La houle du large qui déferle sur les roches sauvages d'Ouessant est sans pitié.
Les épaves ne sont malheureusement pas éternelles. Au fil des années d'immersion, laminé par les tempêtes hivernales et dévoré par la mer, l'acier se tord, s'écroule, s'enfonce et disparaît. A quelques coups de palmes du Vesper et quelques mètres plus profond, des ferrailles torturées émergent timidement d'une étendue de sable coquillé. Ces quelques morceaux de chaudières sont les derniers témoins d'un vieux naufrage et les derniers souvenirs d'un autre navire perdu, non identifié et dont l'histoire est oubliée. Dans quelques années, le sable aura englouti ces derniers vestiges. Il ne restera alors plus du navire inconnu que son âme... hypothétique, me direz-vous...
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