Regarde la mer . com

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Des photos de plongées, de navires, de ports, de la faune salée... le tout au gré du temps et des saisons.


Grottes tunnels et failles du coté de Portivy

Publié par Pascal Collin sur 28 Septembre 2009, 17:20pm

Catégories : #Tombants

Dimanche 27 septembre

Ce matin j'ai rendez-vous au port de Portivy pour une plongée près de la cote sauvage de la presqu’île de Quiberon. Des eaux où je n'ai encore jamais trempé le néoprene. Gérard, le boss du centre, nous informe du site du jour : La Truie. Gast, y'a plus glamour comme nom ! Après les Gorets du golfe du Morbihan... on peut dire qu'ils aiment la cochonaille dans le 56 !
Distribution des blocs et du matos, nous nous changeons tranquillement dans la fraîcheur du matin puis c'est l'embarquement dans le semi-rigide. Commandant de bord compris nous sommes 5, on ne se marchera pas sur les palmes. C'est l'automne, les bateaux surchargés de l'été c'est terminé, en plus il fait super beau, quel pied !

Un premier arrêt pour rendre service à un pêcheur qui a emberlificoté ses casiers puis nous arrivons à destination : La Truie. Un rocher qui à première vue n'a rien de particulier. Gérard nous fait le briefing et nous parle de grottes, de laminaires, de faune abondante. Elle commence à m'intéresser sérieusement cette truie là. Je plonge en compagnie de Daniel, qui sera en tête, et de Régis. La traditionnelle bascule arrière, nous nous retrouvons au mouillage et nous descendons quelques mètres. La plongée débute par 5 min de palmage dans la zone des 5 mètres. Le Bloc de marque que j'ai sur le dos est, à ne pas douter, plus léger que la moyenne. Il n'y a pas si longtemps j'aurais cru avoir perdu ma ceinture de plomb mais là je devine le problème : Je ne suis pas assez lesté, surtout pour une faible profondeur ! Devant moi, Daniel trace la route direction la Truie et je suis condamné à lutter contre ma flottabilité positive jusqu'au prochain arrêt.

C'est donc incliné la tête vers le bas et légèrement essoufflé que j'arrive à l'entrée de la première grotte. Je montre mon problème à Daniel qui m'aide à ajouter de belles pierres dans mon gilet. Ahh ça fait du bien ! Nous pénétrons dans l'antre obscur... C'est une atmosphère particulière, il y a peu de faune, juste quelques éponges encroûtantes, des botrylles et quelques anémones. La grotte est en fait un tunnel mais arrivés à l'autre extrémité nous ne sortons pas, ce n'est pas notre route. Demi-tour pour aller chercher l'entrée d'une autre grotte. Celle-ci, encore plus sombre, me rappelle la plongée de nuit de cet été. Sans la lampe on y voit quasiment rien. La lumière qui surgit à l'autre bout m'écarquille les yeux. Nous débouchons sur un canyon aux parois recouvertes de grosses moules. Gaffe au néoprene !

Nous poursuivons l'explo dans un dédale de petites failles. A cet endroit il y a peu de faune hormis quelques petites vieilles et deux ou trois épineuses. Daniel sort le compas, perdu ? Quoi qu'il en soit, 3 minutes de palmage plus tard nous arrivons sur un petit tombant où la vie est déjà plus trépidante. Je vois du coin du masque un lieu jaune s'enfuir. Juste sur ma gauche un petit ban de tacauds évolue paisiblement. De splendides corynactis de toutes les couleurs, dont des blanches à liseré vert que je n'avais encore jamais vues, s'étalent devant nous. Les blennies, bien sûr sont de la partie, tout comme les étrilles, bizarrement calmes, pinces au repos. Plusieurs pontes de nudibranches témoignent que le coin est à visiter en mai / juin. Il y manque juste de grosses cliones pour confirmer qu'on est en eaux bretonnes.

Daniel nous fait signe de nous approcher et nous indique le dessous d'un gros rocher. Régis jette un regard puis me laisse la place. Un beau poulpe bien pigmenté me dévisage d'un oeil. Une rencontre avec le kraken, voilà qui vaut bien son pesant de coups de palmes même la tête en bas ! La plongée tire à sa fin, je montre à mes acolytes un nid d'inachus puis nous nous arrêtons une dernière fois pour regarder sous un rocher posé tel un dolmen sous-marin. Trois ou quatre balistes, accompagnés d'une vieille s'y cachent.

Une dernière séance de palmage, Daniel sort sont parachute et nous faisons surface à quelques mètres du bateau. Gérard et Charline, une toute nouvelle N2 (qui vient juste de finaliser) nous suivent de près. C'est un grand sourire aux lèvres que nous rentrons sur Portivy. Et au fait, j'ai oublié de préciser --> profondeur max : 11,6m !





Au fond des grottes, des botrylles étoilés bleus


Parois recouvertes de moules, gaffe au neoprene

Un nudibranche a eu la bonne idée de pondre sur un alcyon


De magnifiques corynactis à liseré vert, gardées par une étrille



Un train de plongeurs bien en ligne


Le kraken !






Et tout ça dans 10 mètres d'eau...

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M
<br /> merci Pascal pour ces superbes photos; celle de la sortie de la grotte orne maintenant mon fonds d'écran au bureau!<br /> <br /> <br />
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