Vendredi 24 mars 1944
Au petit matin, le U-976, U-boot de classe VII C, fait surface au large de l'île d'Yeu, à son point de rendez-vous avec les navires en charge de l'escorter. Tous espèrent rejoindre sans encombre la base sous-marine de Saint-Nazaire. Mais comme souvent depuis plusieurs mois, les services secrets britanniques ont décodé les transmissions entre le sous-marin et son commandement. La Royale Air Force lui a donc réservé un comité d'accueil auquel il n'échappera pas.
A 9h20, alors que le convoi est presque en vue de Noirmoutier, six Mosquitos déchirent le ciel et, déjouant la DCA des navires allemands, fondent sur leur proie. Le U-976, piégé par la faible profondeur ne peut plonger. Il décrit alors des zig zag et fait parler sa batterie anti-aérienne. En vain. Les obus perforants que crachent les canons de 57 des appareils de la R.A.F ont vite raison de son faible blindage.
Rapidement, l'eau de mer s'engouffre par l'arrière et le U-boot commence déjà à s'enfoncer. Comprenant que le sort en est jeté, l'équipage n'a pas d'autre choix que de l'évacuer et de se regrouper sur le pont. Ce dernier finissant par se dérober sous les pieds des marins, ceux-ci se jettent à l'eau. Ils seront repêchés par les navires de surface tandis que les Mosquitos s'éloignent. L'attaque aura coûté la vie à 4 sous-mariniers de la Kriegsmarine.
Il est alors 9h40. Le U-976, blessé à mort, bascule sous la surface de l'eau pour la dernière fois et s'en va rejoindre le sable 55 mètres plus bas. Dans la violence de l'impact, il se brise sur l'avant du kiosque, puis termine de se poser, incliné sur tribord. Délaissant pour toujours la fureur de la guerre le loup gris de l'Atlantique commence, ce matin de mars 1944, sa nouvelle vie d'épave…
Dimanche 19 septembre 2010
Tout autour la mer à perte de vue, pas une âme qui vive aux environs, à peine un souffle de vent, un soleil à faire pleurer les aoûtiens de cette année et surtout... une eau bleue, d'un bleu profond. Le bleu Atlantique par excellence nous tend les bras. En dessous, le U-976 attend notre visite. C'est séparés en deux petites palanquées que nous descendrons admirer et frissonner du spectacle que le loup gris solitaire offre dans une eau extraordinairement limpide.
Les innombrables poissons semblent enroulés autour de lui. De nombreuses queues bleues dansent à ses côtés et dans ses entrailles. Les antennes rouges dépassent des renforts du pont. D'impressionnantes juliennes aspirent au respect. La forme rebondie des ballasts est intacte. par contre, l'étrave a elle bien fondue et laisse nettement apparaître les tubes lance-torpilles. La cassure à l'avant du kiosque permet de jeter un oeil à ce qui devait être le poste de commandement. A cette profondeur et avec deux blocs sur le dos, impossible d'y pénétrer.
Nous parcourrons le U-boot sur toute sa longueur, apprécions chaque seconde car elles sont comptées. Posés sur le sable à l'extrême arrière, nous savourons les derniers instants de cette extraordinaire plongée en eau claire. Les 20 minutes d'immersion approchent. Nous nous élevons doucement et obliquons à 45° pour aller rejoindre le mouillage. Un début de remontée à contempler le U-976 sur plus de la moitié de sa longueur. S'il devait y en avoir qu'une cette année, c'était celle-ci...
Caractéristiques et historique plus complets sur Plongepave
Freddy et Sylvain s'immergent, disparaissent environ 25min...
...puis remontent attaquer leurs paliers.
A notre tour !
Enroulement de capelans
Les tubes lance-torpilles
A genoux sur le sable... moment de plénitude à 55 mètres...
Depuis la verticale de la poupe on distingue le kiosque
Et c'est parti pour quelques minutes de palier
Didier, grand organisateur de nos sorties...
et la main bien gantée de Sébastien.
Des salpes au palier... un petit air d'Abyss
D'autres photos dans l'album U-976
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